Etienne de Vaux, Baron, Seigneur de Joinville

En charge de ses avoueries, il n’avait pas une tâche de tout repos. Il fallait protéger, rendre justice au nom de son suzerain : paysans et petits seigneurs locaux, sans cesse en chicane, faire respecter les droits de l’Eglise et des pauvres, poursuivre les brigands, maintenir l’ordre établi, et les distances était grandes d’un pays à un autre, à cheval avec ses écuyers. Les profits qu’il tirait de ces services étaient bien faibles.

La construction de son château coûtait cher et Etienne n’hésita pas, trop souvent, à abuser de son pouvoir pour s’approprier de biens (et de revenus) de propriétaires, que justement il devait défendre pour eux. En garde des biens des abbayes de Saint Urbain & de Montié-en-Der, par exemple, il n’hésita pas à « rogner » très sérieusement sur les terres des moines pour s’en attribuer les revenus…Il pillera aussi bien volontiers les biens des religieux de la vallée de la Blaise. L’Eglise, outrée par ses excès, se plaignit de nombreuses fois auprès du Roi. Il sera excommunié au cours d’un procès auquel il n’assistera d’ailleurs pas, mais l’on sait ce que cela veut dire en ces temps là…

Dès 1029, le roi en personne intervint pour inviter Etienne à être plus respectueux des biens qui avaient été confiés à sa garde…Après la sentence, il fit amende honorable, mais que partiellement : il ne restituera qu’une partie des biens qu’il avait spoliés à leurs propriétaires…

De nouveau ses fils et petits-fils firent de même : le pape Léon IX (ancien évêque de Toul), en personne, dut intervenir à propos de spoliations faîtes encore plus tard à l’abbaye de Saint Urbain. Ces avoueries furent retirées plus tard à son successeur à Joinville, Jean-Sire, au profit du Roi.

Le rang des médiateurs nous renseigne sur la puissance d’Etienne de Vaux et de ses premiers descendants, puisque ces conflits furent réglés par les instances suprêmes, alors qu’à l’époque, la relation suzerain direct/vassal était déjà bien hiérarchisée, et que beaucoup d’affaires de justice s’arrêtaient à ce niveau là.

Par ailleurs, utilisant son pouvoir en « jouant » avec l’Eglise, Etienne montrait sa force, devenait de plus en plus craint, donc respecté ; sa famille fut très tôt considérée comme l’une des plus grandes de l’est du royaume.

Les passionnantes chroniques que nous avons consultées sur sa propre époque ne disent pas qu’il ait participé lui-même à des missions militaires d’importance hors de France, il semblerait donc qu’il soit resté en son fief, construisant l’assise des « JOINVILLE », terre et nom qu’il choisira, in fine.

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